En voici donc un premier, pour débuter la série !
Un soir en rentrant...
J'étais heureuse de
rentrer ce soir-là. Ma réunion avait été annulée à la dernière
minute et j'avais enfin pu finir à une heure convenable, moi qui
terminais toujours si tard. Cette surprise ferait plaisir à Rob, mon
compagnon depuis quatre ans, qui passait trop souvent ses débuts de
soirée seul. Je
pénétrai dans l'appartement, me dévêtis et posai mon sac à main
dans l'entrée. La salle à manger était vide. Étrange, Rob avait
pour coutume de m'attendre sur le canapé, à regarder la télévision. Je
l'appelai, mais seul le vide me répondit. Tout l'appartement
était plongé dans un silence absolu. Je haussai les épaules. Il devait
être sorti mais arriverait sûrement d'ici quelques
instants. Je me servis un verre d'eau avant de me mettre aux
fourneaux et m'assis sur une chaise dans la cuisine, fatiguée de ma
longue journée. Soudain, un bruit léger, presque inaudible attira mon
attention. Je fronçai les sourcils et tendis l'oreille. Oui, il
y avait bien du bruit. Je quittai ma chaise et, sur la pointe des
pieds, m'engageai dans le couloir.
Mon cœur se mit à battre de plus
en plus vite. Il me sembla que ses battements roulaient comme un
tambour à mesure que j'approchais et que les sons s'amplifiaient. Je
laissai mon regard glisser par l’entrebâillement de la porte.
Alors mon cœur s'arrêta, mes yeux s'agrandirent sous le choc et
tout mon corps fut soulevé d'un irrépressible haut-le-corps. Je
ne parvenais pas à croire ce que je voyais. Ce n'était pas
possible. Je plaquai sur ma bouche une main moite pour retenir un
cri. Mais il resta coincé dans ma gorge, alors que j'aurais voulu
hurler, hurler de toutes mes forces pour arracher cette douleur
insoutenable de mon cœur, comme pour l'empêcher d'imploser sous
l'intensité de la souffrance. Ma poitrine se soulevait en un
halètement inaudible. Je cherchais l'air, il me semblait
étouffer. Un vent glacé me fit frissonner. J'avais si froid,
tout à coup, comme si un souffle morbide venait de traverser la
pièce.
Je demeurai immobile face à ce terrible tableau,
incapable de me mouvoir, incapable d'échapper à ce cauchemar,
incapable de détourner les yeux qui me brûlaient de ce qu'ils
voyaient. C'était comme si le temps s'était arrêté. Oui, tout
s'était arrêté, bouleversé, renversé. Je me laissai tomber à
genoux sans bruit sur la moquette du couloir, le chagrin pesant sur mes
frêles épaules comme un insupportable fardeau tandis qu'une
douleur insoutenable me ravageait le cœur, déchirait mes entrailles,
détruisait mes rêves. Je demeurai ainsi plusieurs minutes, sans avoir la
force de me relever. Puis, m'appuyant sur le mur, je parvins à me
remettre debout et remontai le couloir, aussi silencieusement que
j'étais venue, sans que personne ne m'eût entendue. Je descendis
les escaliers de l'immeuble, le dos courbé sous le poids du
désespoir, des larmes roulant sans bruit le long de mes joues, les
yeux baissés vers le sol jonché des débris de mon cœur en miettes
et de mes rêves brisés. Et sans savoir combien de temps cela
durerait, j'errai, telle une âme en pleine, à l'heure où le
soleil agonise dans le ciel qui s'assombrit.
Bonsoir,
RépondreSupprimerBeau texte, il est bien écrit. On en ressent bien l'émotion.
Bonne continuation. : )
Ame-chan.
Bonsoir,
RépondreSupprimerMerci d'être passée et pour ce gentil commentaire ! :)
Bonsoir,
SupprimerDe rien et bonne continuation. ; )
Effectivement, on ressent bien les émotions et c'est un joli texte. Dommage qu'on en sache pas plus :).
RépondreSupprimerGwénaëlle_, Write On The Moon
Merci ! Ah, je fais souvent ça pour mes one shot, je reste évasive, peut-être parce que je ne peux pas le faire dans mes romans. C'est gentil d'être passée :)
RépondreSupprimerC'est bien, ça laisse place à l'imagination du lecteur..
SupprimerOh comme j'aurais aimé avoir une suite :) Superbe texte!!
RépondreSupprimerMerci beaucoup ! :)
RépondreSupprimerPour une suite, par contre, je ne sais pas. Étant donné que je voulais montrer un instant marquant, ça sortirait un peu de mon thème. A voir !