mercredi 25 mai 2016

Comment présenter votre manuscrit à un éditeur ?

Pffiou, enfin fini ! Youpi, hourra, (danse de la joie) !

Si vous prononcez ces mots, c'est peut-être que vous venez de terminer le manuscrit pour lequel, depuis des mois, vous vous torturez la cervelle, passez des nuits blanches et perdez parfois même un peu votre vie sociale.



Une question se pose alors : j'ai fini mon manuscrit, c'est un (très) bon point. Certes, mais maintenant, qu'est-ce que j'en fais ? 


Seul vous pouvez répondre à cette question. Vous aurez deux possibilités : 


1. Vous préférez le garder pour vous, le faire lire à votre famille, à quelques amis : votre petit chef-d’œuvre ne sera donc accessible qu'à un cercle restreint de privilégiés, et il se peut tout à fait que cela vous convienne très bien.

2. Vous trouvez que vous vous êtes trop cassé la tête pour l'abandonner si vite, vous voulez lui donner une nouvelle vie... Un peu comme à un bébé, vous voyez. Vous voulez qu'il fasse son propre parcours, sa petite vie à lui, mais pour cela, pas de secret : il a besoin de vous, comme un enfant qu'on doit élever ! Vous prenez donc votre courage à deux mains et décidez de publier.  Ah, ce mot fait peur quand on vient de terminer son premier roman et qu'on ne connaît rien au milieu de l'édition !
Pas de panique : ce n'est pas si compliqué, il suffit d'être prudent et de s'informer ! 

Pour un premier repérage sur les différents modes d'édition, vous pouvez vous référer à mon précédent article. Pour vous résumer, deux principaux choix s'offrent à vous : d'un côté l'auto-édition, qui peut faire peur parce que vous êtes livré à vous-même mais, d'un autre côté, vous conservez vos droits et restez totalement libre ; de l'autre, l'édition à compte d'éditeur, où une maison d'édition vous fera signer un contrat : vous cèderez vos droits sur le texte mais en échange, la maison d'édition prendra en charge tous les frais et s'occupera de toutes les démarches administratives. Cependant, ne pensez pas qu'elle fera la promotion à votre place... Vous devrez participer !
Dans cet article, je vais vous parler de l'édition à compte d'éditeur, puisque c'est souvent ce qui fait rêver les nouveaux auteurs... Et aurait bien tort qui renoncerait à tenter sa chance si tel était son rêve ! En effet, même si les élus sont peu nombreux, il faut essayer pour être fixé. Et s'il vous plaît, ne pensez pas que parce que vous êtes jeune vous ne pourrez pas y arriver ! Si vous procédez avec rigueur, vous pouvez tenter sans honte l'expérience.

Cependant, je vous conseillerai de suivre ces quelques étapes pour augmenter vos chances, il serait dommage de les gâcher dans la précipitation et l'excitation :


1. RELISEZ votre manuscrit. Une fois, puis deux, puis trois. Relisez tout d'abord pour vérifier que rien ne cloche au niveau général, de l'intrigue, des personnages,... Relisez ensuite en accordant une attention toute particulière au style, et une troisième fois en vous attachant à l'orthographe et à la grammaire. Je ne suis pas éditrice, mais même moi, quand je tombe sur des textes pleins de fautes et de barbarismes, eh bien... Je m'arrête de lire, parce qu'il est extrêmement fatiguant de corriger en même temps qu'on lit, tout simplement. Donc ne vous mettez pas tout de suite à dos l'éditeur qui, avec tous les manuscrits  qu'il reçoit, ne perdra pas de temps à déchiffrer le vôtre. Quelques coquilles, cela passe, mais dix fautes par page, beaucoup moins.
Si vous pouvez relire quatre ou cinq fois, c'est évidemment mieux. 
2. Une fois passée la relecture, penchez-vous sur la forme. Ainsi, faites attention aux tirets des dialogues : ne vous contentez surtout pas du simple "-", les éditeurs l'ont en horreur. On vous demandera un tiret cadratin, plus long que le précédent : "", que vous obtiendrez en appuyant contemporainement sur les touches "CTRL" et "-" du clavier et du pavé numérique (peut-être que cette information vous évitera quelques heures d'exploration du clavier ou de la toile, si votre niveau d'informatique n'est pas meilleur que le mien...). Faites également attention à changer de page à chaque chapitre, aux alinéas, aux accents sur vos majuscules et n'oubliez pas de numéroter les pages. Pour le reste : les marges, la police, l'interligne, il vous faudra vous adapter aux exigences des maisons d'édition, elles n'ont pas toutes les mêmes. Cela dit, la plupart vous demanderont une police Times New Roman de taille 12, une interligne de 1 ou 1,5 et des marges de 2cm. Mais surtout, vérifiez toujours.


3. Attention à la première page. C'est elle que verra l'éditeur en premier et il se fera déjà une idée de ce qu'il peut attendre du texte. Évitez donc toutes les fioritures, les dessins ou les images : ils sont inutiles. Vous devez absolument rester sobre. Je vous conseillerai de renseigner :
   a. le titre
   b. le nombre de signes, espaces compris
   c. le nombre de mots
   d. vos nom et prénoms
   e. votre e-mail
   f. votre numéro de téléphone
Certaines maisons d'édition, ici encore, auront des exigences spécifiques : respectez-les. Après tous vos efforts, vous n'êtes plus à cela près ! Il vous sera par exemple demandé de renseigner votre adresse postale, votre nom de plume ou encore votre date de naissance. 

Une fois tout cela fait, vous serez déjà sur la bonne voie ! 


Mais ne vous réjouissez pas trop vite, il y a des chances pour que votre travail d'écriture ne soit pas tout à fait terminé (mais bon, vous êtes auteur et vous venez de finir un livre, alors écrire, ça ne devrait pas être si embêtant !) : certains éditeurs vous demanderont d'ajouter une fiche pour présenter votre livre. Vous devrez donc rédiger un résumé et/ou synopsis bien détaillé, parfois même présenter vos personnages ou vous présenter vous-même. 

Chose très importante, l'éditeur peut vous demander de définir le genre de votre œuvre : est-ce un roman, une biographie, un recueil de nouvelles ou de poèmes ? Il vous faudra bien identifier ce point afin de cibler les éditeurs à qui présenter votre ouvrage, sinon vous perdrez votre temps et ferez perdre le leur aux maisons d'édition. Faites aussi attention aux sous-genres : si vous avez écrit une romance historique, par exemple, n'envoyez pas votre manuscrit à une maison qui ne s'intéresse qu'à la romance paranormale et publie des histoires de vampires et de zombies... Dans le doute, jetez un coup d’œil à leur catalogue, ça vous aidera à vous faire une idée ! Parfois, les genres publiés sont aussi précisés dans la rubrique "soumissions".


Enfin, pour une première expérience, vous pouvez aussi soumettre votre texte à un appel à textes (AT) proposé par une maison d'édition. Attention cependant à ce que votre manuscrit corresponde aux critères qui sont souvent stricts dans le cas des AT: vous aurez sûrement un nombre de signes/mots à respecter, un thème précis, parfois même une époque... Mais cela peut aussi vous donner des idées pour un futur roman et, selon moi, c'est également une bonne opportunité pour les jeunes auteurs. 
Après tout cela, vous serez fin prêts à affronter l’œil attentif de l'éditeur (ou du comité de lecture). Cependant, envoyez vos manuscrits à diverses maisons pour augmenter vos chances, et pas uniquement à Gallimard... Essayez aussi auprès des moyennes et petites maisons; en général, ils publient plus facilement de nouveaux talents. 


J'espère que cet article aura pu vous aider. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, je vous aiderai de mon mieux ! Et n'oubliez pas : le refus d'un éditeur ne signifie pas que votre ouvrage est mauvais. Les taux de publication sont très faibles et les critères de sélection multiples (par exemple le potentiel commercial, qui n'est pas toujours synonyme de qualité littéraire). Vous pourrez toujours vous tourner vers l'auto-édition si ce n'était pas votre premier choix. 

Je vous souhaite bonne chance à tous et beaucoup d'aventures livresques !


  


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